
Un chiffre. Quatre millions de dollars. Derrière cette somme, une femme au pouvoir rare, dont le salaire fait trembler les murs feutrés de la presse de luxe. Chez Condé Nast, certains postes ne ressemblent décidément à aucun autre : ici, les rémunérations dépassent tout ce qu’on imagine dans l’édition. Anna Wintour, elle, garde son influence intacte, inaltérée par les tempêtes traversées par le papier et les écrans.L’empreinte de ses choix ne connaît pas de frontières. Ce qu’elle décide à New York résonne à Paris, Milan, Tokyo. Le montant de sa rémunération, la valeur de son nom, tout témoigne d’un pouvoir devenu rare dans le monde de la mode, et dans celui, vacillant, des médias.
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Anna Wintour : parcours d’une icône de la mode
Au départ, rien d’ordinaire. Anna Wintour voit le jour à Hampstead, à Londres, dans une famille pour qui la presse relève du legs familial. Son père, Charles Wintour, dirige le London Evening Standard, une institution du journalisme britannique, tandis que sa mère, Eleanor Trego Baker, apporte une touche américaine qui ouvre d’autres horizons. Après ses études à la North London Collegiate School, la jeune Anna s’oriente presque naturellement vers le monde des rédactions et des studios de mode.
Avec cette silhouette inimitable, lunettes fumées et coupe au carré, elle a imposé un style instantanément reconnaissable. La rédactrice en chef de Vogue et directrice artistique de Condé Nast ne passe jamais inaperçue, qu’on la croise à New York ou à Greenwich Village, entre deux réunions chargées d’enjeux ou sur le chemin d’un défilé majeur.
Côté privé, Anna Wintour veille avec discrétion sur un cercle restreint : deux enfants, Charles (Charlie) Shaffer et Katherine (Bee) Shaffer. Bee a épousé Francesco Carrozzini, rapprochant deux dynasties créatives. Anna a partagé sa vie avec David Shaffer puis Shelby Bryan, deux personnalités fortes qui resteront des jalons dans son parcours.
Son histoire est avant tout une histoire de transmission, d’affirmation. Décorée Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique, elle s’impose par sa rigueur et sa vision. La mode devient, sous sa houlette, langage universel, instrument d’influence et reflet de la société, à travers toutes ses mutations.
Comment son rôle chez Vogue et au Met Gala a façonné l’industrie
Lorsqu’elle prend les commandes de Vogue US en 1988, Anna Wintour refuse de s’inscrire dans la continuité. Elle secoue la maquette, favorise l’arrivée de nouveaux talents, ose des couvertures inattendues. Vogue US n’est plus un magazine comme les autres : c’est le point d’ancrage de la mode mondiale.
Son pouvoir va bien plus loin que les pages glacées. En faisant du Met Gala un événement incontournable sur la scène internationale, elle transforme une simple soirée de charité en centre de gravité le temps d’une nuit. Grâce à elle, le Metropolitan Museum of Art engrange des millions, la mode s’invite dans les débats sociétaux, et le Gala devient vitrine de créativité, de philanthropie et d’influence médiatique.
À mesure qu’elle élargit son rôle pour superviser Condé Nast dans son ensemble, Anna Wintour accompagne la modernisation de magazines phares, tels que Vanity Fair, GQ et The New Yorker. Elle guide les équipes éditoriales vers une circulation mondiale des contenus, accélérant leur passage du papier aux plateformes numériques. L’une de ses signatures : soutenir activement l’émergence de jeunes créateurs, organiser des fonds dédiés à la création et défendre les grandes causes qui touchent la mode ou la santé.
Parmi ses actions marquantes, on peut citer :
- Le Met Gala devenu pilier culturel et financier du Metropolitan Museum
- La refonte de Vogue US et l’expansion de Condé Nast hors des frontières américaines
- L’appui concret à la nouvelle vague de designers grâce à des fonds et à sa notoriété
Quelle est la véritable influence d’Anna Wintour sur la mode mondiale ?
Impossible de la réduire au rang de simple observatrice des tendances. Anna Wintour les précède, les lance. Elle repère les créateurs alors que la planète mode n’a pas encore prononcé leur nom. John Galliano, Alexander McQueen : elle les propulse. Lorsqu’il faut ouvrir la mode à d’autres talents, elle ne se contente pas de faire des déclarations, elle place Edward Enninful, Margaret Zhang, Eugénie Trochu à la tête de publications internationales. Sa vision dessine de nouveaux paysages à la mode mondiale.
Son impact va bien au-delà des podiums. L’ombre de Miranda Priestly dans Le diable s’habille en Prada lui doit beaucoup ; Meryl Streep s’est inspirée de sa prestance. Forbes la classe chaque année dans les personnalités les plus influentes du globe. Les politiques, dont Barack Obama et Hillary Clinton, recherchent son appui. Un mot d’elle pèse dans l’industrie du luxe, ses prises de position font réagir.
Ce n’est pas une autorité feutrée : elle impose une rigueur de tous les instants, ce qui ne plaît pas à tout le monde. PETA la cible, la presse dissèque ses décisions, pourtant la profession suit le rythme qu’elle imprime. Si certains l’interrogent, beaucoup l’imitent. Mentor, visionnaire, elle accompagne aussi les jeunes pousses et défend un mode global où la mode ne s’arrête pas au vêtement mais façonne les mœurs et les imaginaires d’une époque.
Salaires, fortunes et estimations pour 2025 : les chiffres à connaître
Les montants qui circulent autour d’Anna Wintour alimentent l’admiration aussi bien que la perplexité. À la direction éditoriale mondiale de Condé Nast et de Vogue US, elle affiche chaque année un salaire estimé à 4 millions de dollars. Cette somme reflète l’étendue de ses missions : piloter le Met Gala, penser des stratégies de contenus mondialisées, superviser des équipes dispersées aux quatre coins du globe.
Cela ne s’arrête pas là. D’autres avantages s’ajoutent : primes, stock-options, accès à de précieux cercles de décision, invitations triées sur le volet. On estime la fortune personnelle d’Anna Wintour à environ 50 millions de dollars pour 2025, fruit d’une présence indéfectible au sommet, d’investissements avisés et d’une notoriété monétisée dans le secteur du luxe. Elle a aussi reçu le CFDA Award, considéré comme l’une des distinctions les plus recherchées du milieu.
Pour y voir plus clair, récapitulons quelques chiffres repères :
- Salaire annuel estimé : 4 millions de dollars
- Fortune globale estimée : 50 millions de dollars
- Distinctions majeures : CFDA Award, Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique
L’impact financier de ses initiatives, tout particulièrement le Met Gala, ne se limite pas au domaine de l’événementiel. La presse, la philanthropie, l’univers du luxe ressentent tous ses choix et ses orientations. Anna Wintour trône aujourd’hui à la tête d’un empire éditorial, image même du pouvoir dont rêvent encore bien des esprits dans la mode. Peu d’acteurs, aujourd’hui, peuvent se targuer de redéfinir les standards à ce point. On attend encore qui osera la devancer.






























